Les systèmes naturels, les communautés et les infrastructures des milieux froids sont exposés aux risques associés aux changements environnementaux qui affectent l’intégrité et la stabilité des géo-écosystèmes, la sécurité civile, et, pour les peuples du Nord, l’accès sécuritaire au territoire et à leurs ressources alimentaires traditionnelles. Les chercheuses et chercheurs du CEN évaluent la vulnérabilité des géo-écosystèmes, des communautés et des infrastructures (routes, mines, etc.) aux transformations du pergélisol, à l’érosion côtière, aux processus de versant et aux feux de forêt afin de développer des outils et des pratiques adaptés au Nord. Les modalités d’occurrence des aléas naturels et d’origine anthropique dans les environnements froids sont documentés et des outils de prévision sont développés et diffusés afin d’alimenter directement la prise de décision. Les travaux du CEN contribuent à la conservation des ressources naturelles et à l’élaboration de méthodes d’atténuation et de restauration des impacts de l’exploitation des ressources afin de minimiser leurs effets, et de maintenir l’intégrité des écosystèmes et des services qu’ils fournissent. L’analyse des pratiques historiques des peuples autochtones permet d’évaluer la résilience et l’adaptation des communautés du Nord aux changements environnementaux et d’aider à la préservation de leur patrimoine culturel. Cet axe regroupe quatre thèmes.
Responsables : Najat Bhiry et Line Rochefort
Les infrastructures civiles du Nord sont de plus en plus exposées à des risques naturels tels que la subsidence au dégel et les glissements de terrain causés par la dégradation du pergélisol. Les chercheuses et chercheurs du CEN documentent les processus à l’origine de ces risques naturels, leur taux de progression et de récurrence ainsi que leur impact sur la capacité fonctionnelle des infrastructures. L’approche intégrée inclut des simulations numériques de phénomènes physiques couplés tels que la transmission de la chaleur, l’écoulement des eaux souterraines et le dégel du pergélisol. Ces simulations sont basées sur une connaissance fine des milieux physiques pergélisolés obtenues par des levés géomorphologiques, géotechniques et géophysiques et des suivis instrumentaux sur le terrain. Ces modèles aident à comprendre les problématiques actuelles, à faire des analyses prédictives des impacts à venir et à developper des méthodes d’adaptation. Le but est d’élaborer des stratégies d’adaptation efficaces qui diminuent les risques pour les communautés et leurs infrastructures. Ces travaux ont déjà contribué à la prévention de la détérioration de routes et d’aéroports au Nunavik et au Nunavut (Iqaluit) et ont permis aux communautés du Nunavik de bénéficier de plans d’aménagement établis en fonction des conditions de pergélisol, des perspectives climatiques et des aspirations propres à chacune. Ces travaux avant-gardistes inspirent et orientent maintenant la définition de normes canadiennes et québécoises pour l’entretien des infrastructures de transport nordiques, pour la conception de fondations de bâtiments sur pergélisol et pour l’aménagement urbain des communautés.
Responsable : Guy Doré
Équipe : Allard, Michel ; Bernier, Monique ; Doyon, Bernard ; Fortier, Daniel ; Fortier, Richard ; Langlois, Alexandre ; Lemieux, Jean-Michel ; Mercier, Guy ; Molson, John ; Raymond, Jasmin ; Royer, Alain ; Therrien, René.
Les changements climatiques et les activités humaines accroissent l’intensité et la fréquence de plusieurs types d’aléas naturels en milieux froids ou nordiques, notamment les embâcles glacielles et les inondations, l’érosion des berges, les glissements de terrain, les tempêtes littorales, les avalanches et les feux de forêts. Ces aléas ont des impacts sur les collectivités et l’industrie et soulèvent des enjeux en matière de vulnérabilité et de sécurité civile. Pour répondre à ces enjeux, les chercheuses et chercheurs du CEN travaillent à bien cerner les facteurs à l’origine de ces aléas afin d’évaluer adéquatement la vulnérabilité des populations, des activités sur le territoire et des infrastructures, et les risques associés. Elles et ils proposent également des solutions pragmatiques fondées sur des technologies innovantes pour sécuriser les populations et les ouvrages construits, ainsi que des outils d’aide à la décision pour l’aménagement du territoire, la gestion et la prévision des risques. Ce travail repose sur des relevés aéroportés, des observations sur le terrain, la compilation d’événements historiques rapportés dans les medias ou par le savoir traditionel, et des réseaux d’appareils de suivi environnemental mis en place par les membres du CEN, dont le réseau SILA. Le savoir des peuples du Nord est ici mis à contribution et est redistribué pour le bénéfice de tous. Le CEN travaille ici étroitement avec les communautés, l’industrie et le gouvernement.
Responsable : Pascal Bernatchez
Équipe : Allard, Michel ; Arsenault, Dominique ; Bernier, Monique ; Bhiry, Najat ; Buffin-Bélanger, Thomas ; Chokmani, Karem ; Doré, Guy ; Fortier, Richard ; Gauthier, Francis ; Grenon, Martin ; Hétu, Bernard ; Lajeunesse, Patrick ; Langlois, Alexandre ; Lemieux, Jean-Michel ; Marie, Guillaume ; Mercier, Guy ; Molson, John ; Therrien, René.
Les décisions de gestion, de conservation et de restauration des milieux naturels ou dégradés et de la faune en lien avec l’utilisation des ressources naturelles doivent s’appuyer sur des bases scientifiques solides afin de proposer des solutions durables. Par leurs travaux de terrain, les chercheuses et chercheurs du CEN améliorent les connaissance sur la richesse écologique du territoire nordique et contribuent ainsi à de meilleurs choix pour la mise en place d’aires protégées ou la gestion des impacts environnementaux des activités humaines. En plus de maintenir l’intégrité écologique du territoire, les aires protégées sont vitales pour assurer la pérennité des services écologiques comme la disponibilité et la qualité de l’eau potable, la nourriture traditionnelle des peuples du Nord et la séquestration du carbone dans les tourbières et les sols forestiers. Les travaux du CEN contribuent également à améliorer les méthodes de gestion des ressources naturelles exploitées (ex. caribou) et à expérimenter des mesures d’atténuation liées à leur exploitation (ex. tourbe, minérai). La science de l’écologie de la restauration permet de développer de nouvelles pratiques adaptées aux conditions climatiques nordiques afin de réhabiliter des sites perturbés ou contaminés par l’action humaine (ex. exploration et exploitation minière et pétrolière, construction dans les communautés), une pratique génératrice de retombés économiques importantes.
Responsable : Line Rochefort
Équipe : Antoniades, Dermot ; Bernier, Monique ; Berteaux, Dominique ; Bêty, Joël ; Boudreau, Stéphane ; Côté, Steeve ; Doré, Guy ; Festa-Bianchet, Marco ; Galvez, Rosa ; Garneau, Michelle ; Gauthier, Gilles ; Grenon, Martin ; Khasa, Damase ; Lasserre, Frédéric ; Legagneux, Pierre ; Lévesque, Esther ; Mercier, Guy ; Moore, Jean-Sébastien ; Pienitz, Reinhard ; Rautio, Milla ; Raymond, Jasmin ; St-Laurent, Martin-Hugues ; Tremblay, Jean-Pierre ; Vincent, Warwick F.
La longue histoire d’occupation territoriale par les peuples du Nord fournit une gamme d’exemples inspirants de résilience aux changements environnementaux et qui sont porteurs de leçons. Les travaux du CEN cherchent à identifier des périodes de transformations majeures et de comprendre l’interaction de facteurs environnementaux, économiques et historiques associés à ces transformations. L’impact historique de la présence humaine sur le développement des paysages et des ressources est évalué grâce à des activités intersectorielles (sciences naturelles, archéologie et géographie culturelle) mettant à contribution plusieurs disciplines (notamment la géomorphologie, la paléoécologie, la sédimentologie, la zooarchéologie et l’archéobotanique). Les données scientifiques sont ici jumelées au savoir traditionnel des communautés nordiques par le biais d’une approche participative. Ces résultats viennent en appui aux efforts des communautés pour développer des pratiques et des outils concrets d’aménagement de sites à haute valeur culturelle, ce qui contribue à l’appropriation de leur histoire et renforce leur identité culturelle et leur résilience. Ils contribuent aussi à la compréhension des processus environnementaux (ex. érosion côtière, dégel du pergélisol et arbustation) à l’origine de la dégradation du patrimoine culturel (sites archéologiques) et à documenter la perte de ces archives naturelles. Les membres du CEN participent ainsi au développement de méthodes et de programmes de conservation de cette mémoire collective et de mesures de remédiation.
Responsable : James Woollett
Équipe : Bernier, Monique ; Bhiry, Najat ; Lavoie, Martin ; Lévesque, Esther ; Pienitz, Reinhard ; Rodon, Thierry ; Simard, Martin
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