Jeanne Vermette
Étudiante 2è cycle
Département des sciences biologiques
UQAM
hh591069@ens.uqam.ca
Étienne Boucher (Membre régulier)
Dominique Arseneault (Membre régulier)
Introduction: Le nord de la forêt boréale est un immense réservoir de carbone (C). Ce carbone est actuellement stocké dans la biomasse aérienne et dans les sols. Le maintien d’un couvert forestier dense, fermé, et continu sur de longues périodes temporelles favorise l’accumulation constante de carbone dans les différents réservoirs de stockage. Par contraste, l’ouverture des forêts dans cet écosystème d’interface s’accompagne d’une déperdition des stocks de carbone, tant dans la biomasse forestière que dans les sols. Une hypothèse raisonnable est qu’au Petit Âge Glaciaire, des conditions froides ayant persisté sur plusieurs siècles ont engendré de mauvaises conditions de régénération de la forêt suite aux feux, menant à l’ouverture progressive de nombreux peuplements. Ces nouveaux milieux ouverts sont une propriété fondamentale et stable de l’écosystème du haut-boréal québécois, et sont encore bien visibles aujourd’hui dans la mosaïque forestière, en particulier sur les sommets.Objectifs: Mon projet de maîtrise a pour objectif de quantifier les variations spatio-temporelles du stockage carbone (compris dans la biomasse du sol et aérienne) à l’interface forêt-toundra dans le secteur Caniapiscau, en fonction de l’historique des feux et du climat du derrnier millénaire. 1.Mesurer, dans la mosaïque forestière actuelle, les variations spatiales du carbone stocké au sein d’un gradient d’ouverture des forêts 2.Évaluer l’impact de la détérioration climatique du petit âge glaciaire sur la séquestration carbone. Sites d'études: 66 sites ont été sélectionnés au hasard dans une zone tampon de 1,5 km le long de la route transtaïga (entre Brisay et la limite est de la route) et la route de Caniapiscau. L’étude se base sur un échantillonnage stratifié en deux catégories d’altitude (plus de 600 mètres et plus petit ou égal à 600 mètres) et trois de densité forestière (moins de 10%, entre 10% et 25%, plus de 25% de couverture). Matériel et méthodes: Dans chaque site, l’âge, la densité et la biomasse du couvert forestier ont été évaluées à partir de méthodes dendroécologiques (carottage, mesure des diamètres, estimation de la hauteur des arbres). De plus, des monolithes de sol ont également été prélevés. L’emplacement de ces monolithes a été déterminé par la moyenne de l’épaisseur de l’horizon humique prise aux quatre points cardinaux et au centre de la placette. Par la suite, en laboratoire, des analyses de perte au feu et de rapport C/N permettront de déterminer la quantité de carbone contenue dans les sols échantillonnés. Ensuite, le macro-charbon le plus près de la surface sera daté afin de dater le feu le plus récent. Résultats attendus: Je tenterai de vérifier l’hypothèse selon laquelle les stocks de carbone se sont amenuisés à la suite des mauvaises conditions de régénération de la forêt boréale durant la période du petit âge glaciaire, entrainant une réduction des stocks de carbone à grande échelle dans ce secteur. Ainsi, il devrait y avoir moins de stocks de carbone dans les sites ouverts que dans les sites fermés. De plus, les sites ayant brûlés pendant le petit âge glaciaire devraient être plus ouverts et représenter un plus petit stock de carbone.
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